Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Books en série
26 septembre 2020

C'est la rentrée : des livres feel-good pour déstresser

Alors que les prix littéraires rythment l'actualité, je vous propose une petite sélection de livres doux, sans prétention, mais qui éclaireront votre journée.

 

Cette année Jenny Colgan nous emmène en Écosse. J'ai toujours rêvé de visiter ce pays. J'imagine de vastes étendues vertes entrecoupées de lacs et de maisons hantées. S'il n'y a pas de fantôme dans La charmante librairie des jours heureux, côté espaces verts et bétail le lecteur est servi.

La-charmante-librairie-des-jours-heureuxliked it

 

Tous les romans de Jenny Colgan sont similaires : prenez une jeune femme (généralement en dessous des 30ans) qui se retrouve sans emploi et sans petit-ami et qui sur un coup de tête décide de faire de sa passion son métier. Ce changement de vie l'entraîne à changer de quartier, de ville ou de pays. Héroïne maladroite mais pleine de bonne volonté, le roman raconte comment elle trouve sa place dans le monde en réussissant dans sa nouvelle carrière, en s'intégrant dans sa nouvelle communauté et en trouvant l'amour.

La charmante librairie des jours heureux ne diffère en rien des précédents romans de Jenny Colgan, mais on ne le lui demande pas. Cette fois c'est Nina, bibliothécaire anglaise, qui va laissez les déconvenues de sa vie à Birmingham pour ouvrir une librairie dans un van en Écosse. L'autrice m'a fait rêver avec la description de ses paysage magnifiques et de sa nourriture succulente.

Je suis toujours ravie de plonger dans des romans qui parlent de livres, de lecteurs et de lecture. Sur ce point il était fait pour moi. Les lecteurs occasionnels ne se sentiront pas non plus exclus car le texte n'insiste pas trop dessus, mais les passages où l'héroïne conseille des livres à ses clients m'ont beaucoup plu. Évidemment le métier de libraire est extrêmement idéalisé, mais quel plaisir.

Gentil et plein de bonnes intentions comme tous les ans, ce nouveau roman (en français, car en anglais il a déjà quelques bonnes années) est parfait pour une lecture sans prise de tête. Cette fois Jenny Colgan y a introduit un thème un peu plus sérieux en abordant le sujet des travailleurs migrants mais je n'ai pas bien compris le message qu'elle voulait faire passer. 

Je suis aussi passée à côté de l'histoire d'amour. Je n'ai pas trouvé d'alchimie entre les deux personnages. Pour moi cette relation relevait davantage de la solution de facilité (pour Jenny Colgan comme pour Nina). Une belle amitié m'aurait semblée plus plausible. Il faudra un jour m'expliquer pourquoi les auteur.e.s pensent qu'être désagréable avec une femme revient à flirter avec elle. 

Info : publié en VO (anglais) en 2016 aux éditions William Morrow / publié en français en 2020 aux éditions Prisma au prix de 19.95€ / en anglais il existe déjà deux séquels The Bookshop on the Shore et 500 Miles from You.

 

 

Nous entraînant bien plus au Sud, Mamma Maria de Serena Giuliano sent bon l'Italie avec ses qualités et ses défauts. L'histoire se passe dans un village de la Sicile. Le Mamma Maria est un bar où tout le monde se retrouve au rythme des journées et des événements de la vie. Le quotidien des habitués, réglé comme du papier à musique, va être chamboulé par l'arrivée d'une Syrienne enceinte et de son jeune fils. 

Mamma-Mariahappy smiley

 

Mamma Maria n'est pas un livre inoubliable, mais on y trouve tous les bons sentiments auxquels on pouvait s'attendre, le tout saupoudrer de gastronomie italienne, de paysages paradisiaques et de chaleur humaine. Je pense que, comme moi, beaucoup de lecteurs aimeront la description que l'une des héroïnes fait des endroits les plus enchanteurs de sa région. Sous couvert de vouloir y attirer son ex petit-ami, à travers quelques lignes la jeune femme nous sert de guide pour (peut-être) un futur voyage en Sicile.

Les nombreux personnages de tous les âges éclairent le récit par leurs personnalités attachantes. Pour une fois je ne pourrai pas reprocher au livre son manque de réalisme. Au contraire. Je pense que l'autrice s'est inspirée de personnes de son entourage pour leur donner ce petit quelque chose qui fait toute la différence. Leurs défauts aussi bien que leurs qualités égayent le roman. 

Les événements de l'histoire sont eux aussi assez terre à terre. Au vu du sujet - l'apparition de migrants dans un village d'Italie où l'extrême droite est au pouvoir - j'ai apprécié l'honnêteté et l'absence d'un trop grand optimiste qui aurait été à mon avis mal venu.

J'ai toutefois eu quelques réticences face à certains stéréotypes, particulièrement sur les deux seuls personnages français, entre le meilleur ami gay et l'ex petit-ami parisien. Je pense également être trop française pour ne pas soupirer face à certains défauts des italiens, mêmes s'ils sont présentés avec bienveillance et humour. J'ai toutefois beaucoup apprécié la dénonciation en filigrane du sexisme ordinaire très présent dans les familles siciliennes.

Info : publié en vo (français) en 2020 aux éditions du Cherche Midi au prix de 17€.

 

 

Retour en France avec Nadine Monfils, autrice connue pour ses romans à la San Antonio. Ayant horreur de l'argot dans les livres, je ne l'avais découverte que l'année dernière avec Le rêve d'un fou. Malheureusement il n'avait pas tenu toutes ses promesses et j'en étais ressortie mitigée. Mais l'autrice sait décidemment choisir ses titres ! Comment résister à un roman quand il s'intitule Le souffleur de nuages ?

9782265155046ORIhappy smiley

Pour mon plus grand plaisir j'ai trouvé cet ouvrage meilleur que le précédent. Le souffleur de nuages c'est la rencontre d'un chauffeur de taxi en deuil et d'une vieille dame qui abandonne tout derrière elle pour revoir les lieux heureux de sa jeunesse en espérant retrouver son grand amour. Louise est une femme fantasque mais avec des opinions bien arrêtées, tandis que Frank est un homme gentil mais triste, vivant dans le passé.

Quelle poésie dans le texte. Quelle beauté dans ses métaphores. La première partie du roman est un petit bijou. On aime la philosophie de vie des deux protagonistes. L'autrice n'écrit que bienveillance, espoir, soif de vivre. Mais surtout le sujet de ce livre c'est l'Amour, celui avec un grand A. La rencontre de ces deux solitaires va leur permettre de s'ouvrir de nouveau à lui, ou du moins à sa possibilité.

J'ai toutefois regretté le manque de poésie de la 2e partie. Peu a peu le texte a perdu de son originalité pour entrer davantage dans "l'action" du roman. Cela est d'autant plus dommage que l'ouvrage est plutôt court. 

Info : publié en vo (français) en 2020 aux éditions Fleuve au prix de 15.90€.

 

 

J'ignore s'il ne s'agit que d'une impression mais les romans épistolaires semblent se faire rares ces dernières années. Quelle bonne surprise donc de découvrir que Chambre 128 de Cathy Bonidan était l'un de ses derniers représentants en date. Je l'admets, j'ai choisi ce livre pour sa couverture sans rien connaître de l'histoire ! 

 41BEwhsKeDLhappy smiley

Ce roman est une lettre d'amour aux auteurs et à leurs lecteurs. 

Au fur et à mesure du roman, nous rencontrons en effet les divers lecteurs qu'a connu un manuscrit perdu dans un aéroport. Ce sont autant de vies que nous découvrons, toutes influencées d'une façon positive par la lecture de l'ouvrage. Il n'y a pas que des happy endings, la vie n'est pas un long fleuve tranquille, mais on s'attache à leurs histoires suffisamment réalistes pour ne pas dénoter. 

Entre les échanges épistolaires des divers protagonistes réunis par un livre et l'enquête pour découvrir le cheminement de ce même livre ces 33 dernières années (entre le Canada, la Belgique et la France), Chambre 128 est d'une exceptionnelle fluidité. Cathy Bonidan maîtrise parfaitement cette forme littéraire, mêlant suspens, histoires de vie et feel good. Certes, dans le monde réel j'aurais tordu le cou à l'héroïne (la lectrice ayant trouvé le manuscrit dans la chambre 128 d'un hôtel) qui met son nez dans les affaires d'autrui sans aucun savoir-vivre (une vraie concierge), mais l'histoire n'aurait pas été possible sans elle, alors...

J'ai par ailleurs adoré la résolution finale que j'ai trouvée parfaite. Ce n'est peut-être pas le roman de l'année, mais je vous le conseille à 200% pour passer un bon moment.

Info : publié en vo (français) en 2019 aux éditions de La Martinière / publié en poche en 2020 aux éditions Points au prix de 7.10€.

 

 

Finissons sur un titre un peu différent du reste avec Mémoires d'un arbre de l'auteur argentin Guido di Mina Sospiro. Qui ne s'est pas demandé un jour ce que les arbres pourraient nous raconter s'ils savaient parler ?

Mémoires d'un arbreso so

2000 ans racontés par un if irlandais, quel projet alléchant. Malheureusement ce livre, qui se voulait un condensé d'histoire, de botanique et de philosophie, s'est révélé très superficiel. L'épaisseur du livre rendait déjà méfiant. Comment tout inclure en seulement 200 pages ? Les ellipses de temps sont en effet trop nombreuses... Concernant la partie philosophique, elle se réduit à des concepts usés jusqu'à la corde : vivre chaque jour pleinement et essayer de mener sa vie dans le respect de la nature. Je cherche encore l'aspect "parabole" annoncé par l'auteur. Pour le côté botanique j'ai été très intéressée par la "Grande guerre" entre l'if et ses ennemis végétaux. J'attendais toutefois d'en apprendre plus sur ce sujet et sur bien d'autres.

Il me faut souligner ici que le roman a quand même répondu à mes attentes en abordant l'évolution de l'humanité et en décrivant de façon différente la vie des végétaux. J'ai trouvé très reposant l'esprit contemplatif qui s'en dégage. Il y a un aspect rassurant de parcourir tous ces siècles auprès d'un être millénaire. Le temps n'a plus la même valeur.

Malheureusement les ellipses temporelles, certes inévitables, sont assez maladroites. Certains évènements sont racontés trop rapidement, voire à peine ébauchés. C'est notamment le cas des quelques éléments "fantastiques" du récit, comme l'apparition soudaine d'une Dame du Lac qui durera le temps de trois pages avant de disparaître tout aussi rapidement.

Par ailleurs j'ai été assez perturbée par le vocabulaire et les expressions de l'héroïne if qui étaient trop humanisée à mon goût. Ses défauts et ses émotions sont également bien trop humains. Il me semble que ce projet aurait mérité un plus grand travail sur le style et le système de narration. 

Je trouve par contre intéressante la démarche de l'auteur d'expliquer à la fin de l'ouvrage ses intentions et son processus de création chapitre par chapitre. Toutefois je n'ai fait que survoler ces dernières pages car j'ai eu l'impression de relire une seconde fois le livre que je venais de refermer. 

Info : publié en vo (anglais) en 2001 sous le titre The Story of Yew / publié en français en 2019 chez Hugo new life au prix de 18.50€.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité